L’Expresso du Sud
Notre excursion à Uyuni débute avec
un voyage en bus entre La Paz et Oruro, où nous prenons le train Expresso du
Sud. Le chemin de fer longe le lac Poopo et nous voyons, de loin, nos premiers
flamands roses. Nous pouvons manger confortablement au wagon restaurant tout en admirant le coucher de soleil.
Nous avons loué une voiture tout
terrain avec chauffeur (qui nous sert aussi de guide) à travers d’une agence de
voyage. C’est cher, mais nous aurons notre tour privé et la liberté de faire
des arrêts où nous voulons.
Le cimetière des trains
Après avoir passé la nuit à Uyuni, nous partons donc en direction de la plaine de sel, après une visite au cimetière des trains. De vieilles locomotives y rappellent la gloire des grandes entreprises minières de début du vingtième siècle et servent de support aux graffitis et aux acrobaties des touristes. Le premier train de marchandises arriva à Uyuni en 1889 et transportait les minerais de la mine de Pulacayo vers le port d’Antofagasta, au Chili.
Village de Colchani
Avant d’entrer au Salar proprement
dit il faut obligatoirement s’arrêter à Colchani, un village qui s’est
spécialisé dans la vente de souvenirs aux touristes. Le petit marché est très
coloré et pas cher, et nous décidons d’acheter quelques bricoles, des pulls,
bonnets et petites boîtes en sel.
Salar de Uyuni
Il y a 25 millions d’années, la
formation des Andes souleva les terres de l’Amérique du Sud et enferma un bras
de mer qui allait former l’énorme lac Minchín, situé à 3750 mètres d’altitude
et qui occupait tout le sud de l’Altiplano. Le lac se maintiendra durant 15.000
ans avant de se dessécher, puis sera remplacé par le lac Tauca, moins étendu.
L’évaporation de l’eau laissera une croûte de sel qui couvre 10.582
km2 et peut atteindre entre 6 et 10 mètres d’épaisseur. Le
lac atteint 250 m de fond à certains endroits. Mais pour la légende, l’étendue
blanche provient des larmes et du lait maternel du Volcan Tunupa, qui perdit à
la fois son amant, la montagne Cuzco, et son bébé.
La route touristique ne couvre plus
les endroits où le sel de cuisine est obtenu, séché et purifié de façon artisanale, les producteurs n’appréciant pas trop les curieux qui
interfèrent dans leurs labeurs. Dommage, mais on les comprend. J’ai quand même
acheté du gros sel rose d’Uyuni, mais au supermarché de La Paz.
L’île d’Inkahuasi
L’histoire de l’île d’Inkahuasi, qui
se trouve au beau milieu du Salar, est assez intéressante. C’était un point
d’arrêt pour les camions qui faisaient le voyage du Chili à Uyuni, voyage qui
prenait deux jours. L’île eût un habitant solitaire pendant très longtemps.
Actuellement, c’est devenu un point touristique, où tout se paye, même pouvoir
se mettre à l’ombre.
C’est un très bel endroit, couvert d’énormes cactus, mais le chemin qui mène au point de vue en haut de l’île n’est pas facile. Nous avons préféré contourner l’île par le bas, en marchant sur le sel.
Coquesa
Au bord du Salar, vers le nord, se
trouve le village de Coquesa. On y voit une grande accumulation de coraux
fossiles, formant une espèce de muraille en ruine, et sur le bord du lac salé,
où ils trouvent un peu d’eau, des lamas, quelques flamands roses et des oies
andines (Chloephaga melanoptera).
La
petite église est très belle et accompagnée d’un monument à la gloire du
soleil. Nous sommes au pied du volcan Tunupa, qui est donc une femme
malheureuse, et dont le cratère peut très bien représenter une jupe
multicolore.
Chantani
Notre prochaine étape est le petit
musée de Chantani, qui contient des curiosités locales, une collection de pots
en terre cuite et un terrain où sont rassemblés toutes sortes d’animaux en
pierre, trouvés tels quels ou légèrement retaillées par le propriétaire. Je
trouve intéressante la construction du toit de la maison, avec une charpente en
bois de cactus, du cuir de lama tendu et recouvert de paille.
L’église ici est
très jolie aussi, avec une tour un peu plus haute, et il y a une surprise quand
on en fait le tour: une jolie porte dans la muraille donnant sur le paysage.
Ici aussi nous retrouvons le culte du soleil, et le saint ou la sainte qui
surmonte d’habitude le portail d’église a été remplacé par un lama.
Hôtel Tayka de Sel
Après avoir traversé le village de
Tawa, un peu plus grand que les autres, nous arrivons à l’hôtel Tayka, où nous
attendent deux bières fraîches en apéritif et une bouteille de merlot pour
accompagner le repas. L´hôtel est en travaux, parce que le toit de paille avait
des gouttières et la pluie diluait le sel dont sont formés les murs. La paille
sera donc remplacée en partie par des tôles ondulées. Nos lits sont en sel, et
le nombre de couvertures de laine qui couvre les matelas est impressionnant et
nous aplatit un peu. Mais nous
dormons bien sous la vigilance de Tunupa.
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