mardi 26 août 2014

Pour commencer



En honneur d’un prochain jubilé

Ma tante Christine Rubbens, mieux connue dans la famille sous le nom de tante Crico, petite sœur de ma mère, fêtera bientôt son centenaire. C’est la dernière survivante de la génération de mes parents, et je voudrais dédicacer ce récit en son honneur. Comme elle a bonne mémoire et bon cœur, elle corrigera ou pardonnera mes oublis et mes erreurs.

et en guise d’apéritif

A quoi nous sert de revivre le passé ? L’eau a coulée sous les ponts, les vieux souvenirs n’intéressent pas grand monde. C’est une manie de vieillards de parler du bon vieux temps – les temps passés étaient toujours meilleurs, d’ailleurs.
Je trouve pourtant quelques bonnes raisons pour vous proposer cette histoire. En dehors de la phrase classique et usée «il faut étudier l’histoire pour ne pas la répéter », on peut dire aussi exactement le contraire : « Souvenons-nous des bons moments pour les répéter le plus souvent possible ». Songez à un beau voyage, un bon repas partagé avec des amis, un film aimé… Pour d'autres choses il vaut mieux oublier évidemment, si elles étaient désagréables et surtout si elles nous font un petit peu honte.



Une autre bonne raison à mon avis est le droit universel à la protestation. Des mensonges ont circulé, des abus ont été commis, et sur notre petit globe tant de choses affreuses se passent tous les jours. On n’y peut rien (sauf parfois partager une signature pour une campagne d’Avaaz). Mais il me semble que protester, même si le plus souvent ça ne sert pas à grand-chose, console un petit peu, et permet de passer ensuite à autre chose. Du moins quelqu’un saura ce que j’en pense.
La meilleure raison de toutes est, je crois, de se souvenir des personnes que nous avons connues, aimées et dont la trace s’est presque perdue. Je vous donne juste deux exemples. Mon oncle Antoine Rubbens, frère de ma mère, qui a tant fait pour donner un coup de pouce à la jeune République Indépendante du Congo dans les années 1960, n’a laissé son nom nulle part, même pas dans wikipedia. C’est vrai que le résultat n’est pas du tout ce qu’il aurait voulu, mais ce n’est pas sa faute à lui.
Mon autre oncle, Jacques Belpaire, le plus jeune frère de mon père, avait obtenu une certaine renommée comme artiste peintre en Belgique. Les tableaux qui n’ont pas été distribués à ses neveux sont entreposés dans la cave d’un petit musée provincial, et si je cherche son nom parmi les marchands de tableaux en ligne, les résultats son presque inexistants.
Cinquante ans sont passés, ce n’est pas en vain… Comme vous voyez, j’ai donc mes héros personnels. Chacun aura les siens. Les sortir un moment de l’oubli me fait plaisir. Mais bien évidemment, c’est moi l’héroïne principale de cette histoire, histoire qui raconte comment une petite fille belge de bonne famille est allée se retrouver en Bolivie, de l’autre côté de la lune, pour y établir sa famille et suivre, avec un succès du moins temporaire, sa carrière de biologiste écolo.  
Je dois vous dire que ma mémoire fonctionne en images et que, malgré les bons conseils de « The Complete Idiot’s Guide for Writing a Memoir » de les inclure, je me souviens de très peu de dialogues et encore moins de discours.
C’est pour cette raison que j’ai travaillé à partir d’illustrations, pour essayer de récréer des endroits et des atmosphères tels que je m’en souviens. J’ai mélangé collages et photoshopping pour obtenir une certaine vision, évidemment subjective, et telle que je puisse la représenter. Les matériaux dont je pouvais disposer ont évidemment joué un rôle. J’ai eu la chance de retrouver quelques vieilles photos qui n’avaient pas besoin d’embellissement. Une exception cependant : la vieille quincaillerie de mon grand-père est en fait une photo trouvée sur internet et sur laquelle j’ai changé le nom du propriétaire, parce qu’elle représentait exactement ce que je cherchais. Dans les autres cas, les coutures sont assez visibles pour ne tromper personne.
Il fallait évidemment des textes pour relier ces images et leur donner une forme de récit, mais ces textes ont été réduits au minimum indispensable. Je ne suis pas très bavarde, ce qui se reflète sans doute dans l’écriture. Si vous voulez en savoir plus sur l’un ou l’autre sujet, trop résumé, ou – encore mieux – si vous voulez ajouter votre version personnelle des choses, ajoutez un commentaire.  Ils seront tous très bienvenus.



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