Lever
du soleil
Nous nous levons tôt pour observer
le lever du soleil, qui n’est pas très spectaculaire parce que le ciel est sans
un nuage. Après être repassé par Uyuni, où nous chargeons des provisions, nous
nous dirigeons vers le sud, vers la mine et le village de San Cristobal. En
chemin, nous croisons une belle rivière (Rio Grande) et faisons une halte un
peu plus loin pour pique-niquer en compagnie d’un joli troupeau de lamas.
San Cristobal
Le village de San Cristobal se
trouvait auparavant à l’emplacement qui est actuellement occupé par la mine à
ciel ouvert du même nom et a été déplacé à huit kilomètres de là. L’église
coloniale qui date du 17e siècle a été reconstruite pierre par
pierre, les maisons sont neuves et il y a une école importante. Toute la vie du
village dépend entièrement de la mine.
Vallée des rochers
Nous passons par Culpina et Villa
Alota pour aller vers un point de vue d’où nous pouvons observer le volcan
Ollague, sur la frontière avec le Chili. Le chemin passe entre de grands
rochers rouges aux formes capricieuses, d’origine volcanique, qui forment un
vrai labyrinthe.
Lacs de l’Altiplano
Le paysage devient de plus en plus désert
et sauvage. Nous rencontrons les premières vigognes, et dans les lacs les
flamands roses ne semblent pas se soucier de la quantité de bore qui forme des
îles blanches ou de souffre qui affleure sur les rives.
Le lac le plus
spectaculaire est Laguna Hedionda (le lac qui pue) mais l’odeur sulfureuse est
moins forte que ce que je craignais.
Viscaches
Depuis quelque temps les chauffeurs
qui font les circuits touristiques se sont habitués à laisser des restes de
légumes sur les rochers qu’ils savent habités par les viscaches (Lagidium viscacia), animaux de la
famille du chinchilla, qui ressemblent à des lapins mais ont une longue queue.
Ceux-ci ont perdu leur timidité habituelle et se font volontiers photographier
en échange d’un bout de laitue ou de chou-fleur.
Un peu plus loin nous voyons à
nouveau des vigognes (Vicugna vicugna),
ce qui nous confirme que leur population se récupère grâce aux mesures de
protection. Par contre la yareta (Azorella
compacta) a été surexploitée comme combustible et cette plante de
croissance très lente (souvent
pluricentenaire) est toujours en danger de disparaître.
Hôtel Tayka du Désert
Peu avant le coucher du soleil nous
arrivons à l’Hôtel Tayka du Désert, à plus de 4.800 mètres d’altitude, où nous
sommes accueillis avec une tasse de thé de coca. Il fait froid dehors mais la
salle à manger est (très) chauffée. L’hôtel est plein de touristes
internationaux mais il n’y a pas de salle commune où socialiser ou passer
quelque temps après le repas, nous allons donc nous coucher très tôt.
La Réserve de Faune Andine Eduardo Avaroa
Cette fois nous nous levons très tôt
et nous partons à six heures et demie pour traverser le désert de Siloli.
Nous
faisons un arrêt pour saluer le très fameux arbre de pierre, qui marque l’entrée de la Réserve de Faune
Andine Eduardo Avaroa (REA).
Laguna Colorada
Les reflets rouges du lac sont un
peu moins spectaculaires que sur les photos de tourisme mais on les voit bien
sur les côtés. La couleur est due à une algue microscopique. Par contre les
flamands roses ne nous déçoivent pas, ils sont très nombreux à cette époque
avant la nidification. Ils se promènent tranquillement en s’alimentant dans les
eaux peu profondes.
Les ornithologues
reconnaissent trois espèces, de taille différente. Le flamand andin (Phoenicoparrus andinus) est le plus
grand, mais il est rare, le flamand chilien (Phoenicopterus chilensis), de taille moyenne, est le plus
commun et Phoenicoparrus jamesi, le flamand de James, est le plus petit. Mais
tous les trois ont des ailes roses avec un bord noir et c’est difficile de
distinguer à distance la couleur de leurs pattes, surtout quand elles sont dans
l’eau.
Geysers Soleil du Matin
Après la visite de Laguna Colorada
nous continuons notre chemin vers les geysers appelés Soleil du Matin parce que
c’est au lever de soleil qu’ils sont les plus actifs. On peut voir de loin les
colonnes de vapeur qui s’élèvent, et en nous approchant des cratères nous
pouvons voir la boue qui fait de grosses bulles et est projettée vers le haut,
en retombant sur les bords pour former un bourrelet.
D’autres bouches,
inactives pour le moment, sont teintes de rouge, blanc, vert et jaune d’après
les minéraux qu’on y trouve. A quelques kilomètres de là, une firme japonaise
exploite l’énergie thermique pour produire de l’électricité, mais heureusement
de façon relativement discrète.
Pampa Jara et le Désert de Dali
D’après les explications de notre
chauffeur, don Hugo, Salvador Dali se serait inspiré du désert de Jara pour
peindre son tableau des montres molles. L’endroit n’est pourtant pas tellement
impressionnant, surtout parce qu’on n’a pas le droit d’aller le voir de plus
près et que nous avons rencontré de plus beaux rochers la veille.
Par contre le
désert lui-même et les montagnes qui le bordent ont des couleurs remarquables.
Nous y rencontrons une petite troupe de vigognes, mais qu’est-ce qu’elles
pourraient bien manger ici ?
Eaux thermales de Polques
Sur le bord d’un grand lac salé,
quelqu’un a construit un petit bassin où l’eau atteint 40°C et a bien sûr
toutes sortes de vertus médicinales. La piscine est pleine de monde et
ressemble à une soupe aux macaronis.
Nous n’y ferons pas trempette, mais profitons des installations pour
faire cuisiner nos provisions par la dame qui y tient un logement assez
précaire. La présence de touristes et donc de déchets attire les mouettes qui
se disputent un bout de pain.
Laguna verde
Après ce repas nous repartons vers
le sud, vers Laguna Verde, qui marque le point le plus éloigné de notre
parcours. Le chauffeur se préoccupe un peu pendant le trajet parce qu’il n’y a
pas assez de vent, ce qui devrait empêcher le lac de montrer toute sa belle
couleur verte et changeante.
La couleur de l’eau est due à son contenu de
cuivre et d’arsenic. Le lac est complètement stérile à cause de sa toxicité. Le
volcan Licancabur que l’on voit derrière la lagune marque la frontière avec le
Chili.
Le retour
Il ne nous reste plus qu’à faire le
chemin de retour vers Uyuni. Le temps est en train de changer et nous observons
comment la pluie tombe au loin, puis la grêle nous atteint un moment. Nous
passons devant l’entreprise Tierra Ltda qui produit du bore, on voit juste un
camion et quelques tracteurs dans la grisaille.
Un peu plus loin, nous avons la
surprise de rencontrer une jolie rivière bordée de coussins verts et qui doit
être le rêve de tout lama. On y trouve aussi un couple d'oies andines (huallatas). Un peu plus loin, sur le bord de la route, j'arrive à photographier (de loin) des autruches andines (suris).
Après être passé à nouveau par San
Cristobal et sans faire plus d’arrêts nous arrivons à Uyuni en fin
d’après-midi. C’est le moment de faire une promenade dans cette petite ville,
de longue tradition minière, et de prendre un bon café puis manger une pizza
comme tous les autres touristes. Demain matin nous prendrons l’avion pour
retourner à La Paz. C’était un beau voyage…
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